Meurtre à Montpellier : la jeune prostituée de 18 ans a été poignardée pour quelques centaines d’euros
Un homme de 27 ans, principal suspect dans la mort de la jeune fille, doit être déféré avec une complice ce jeudi. Il a reconnu l’agression et le vol, mais nie avoir voulu la tuer.

C’était une jeune fille resplendissante, pleine de vie, dont les ailes se sont brûlées. À la suite du décès d’Aline* R., 18 ans et demi, poignardée et frappée à mort dans la nuit du 9 au 10 février, un couple doit être déféré ce jeudi après-midi en vue d’être présenté à un juge.
Selon nos informations, le mobile du meurtre serait crapuleux. Quentin R., 27 ans, le principal suspect, a reconnu avoir agressé cette jeune prostituée pour lui dérober son argent, quelques centaines d’euros, mais a nié avoir voulu la tuer. Originaire des Hauts-de-Seine et déjà connu de la police pour violence, menace de mort et vol, l’individu aurait repéré la jeune femme qui se livrait à la prostitution pour son propre compte dans des appartements loués pour quelques jours sur des plateformes dédiées aux locations saisonnières.
Lors de l’agression, le suspect était accompagné de Prescillia H., une femme de 28 ans, qui lui servait de chauffeur et se livrait pour lui à la prostitution. Un troisième homme, dernier client de la victime, qui avait été interpellé et placé en garde à vue, mardi matin, devait être libéré. L’autopsie de la victime devait être effectuée ce matin pour connaître les circonstances exactes de sa mort. Le procureur de la République de Montpellier tient une conférence de presse à 15h30.
« Elle n’a jamais été aidée par la vie »
Aline R. avait été découverte inanimée dans un appartement situé près de la gare de Montpellier. La police avait été alertée, lundi, vers 2 heures du matin, par des voisins réveillés par les cris de la jeune femme.
À l’arrivée des fonctionnaires, la victime se trouvait inconsciente, au sol, portant de nombreuses traces d’hématomes au visage et présentant des « plaies perforantes ». Signe de la violence des coups portés à la victime : la lame du couteau, retrouvée sur place, était dissociée du manche. Transportée en urgence à l’hôpital, Aline R., originaire de Seine-et-Marne, avait succombé, mardi matin, à ses blessures.
Un premier suspect, un Biterrois âgé de 21 ans, avait été interpellé dans l’immeuble alors qu’il se présentait comme un « témoin » des cris. En réalité, il s’agissait d’une relation de la victime, qui possédait des affaires dans l’appartement de celle-ci. Placé en garde à vue dans la foulée, le témoin avait livré, sous l’emprise de la panique, plusieurs versions, avant d’être remis finalement en liberté mardi dans l’après-midi, faute d’éléments à charge. C’est son témoignage ainsi que celui d’autres témoins qui ont conduit les enquêteurs vers le couple.
Aline R., originaire de Seine-et-Marne, avait échoué à Montpellier après un parcours de vie accidenté. « Elle disait avoir franchi un cap et comptait reprendre ses études », confie un proche. Mais isolée et sans défense, la jeune femme a croisé la route d’individus gravitant dans le monde sans pitié de la prostitution. « Elle n’a jamais été aidée par la vie », soupire ce même proche.